Un parcours pour affamés

Pour la seconde année consécutive la jeunesse de Moyen organise une nocturne à l’occasion  de la fête du village. Le bon souvenir de la 1ère édition me fait lancer un avis à la population des Raidars. Jipé se sent motivé pour s’aérer le pelage. Laurent quant à lui bave d’envie mais son âme de BOUGRAIN DEBOURG l’envoie chanter Ouvez ouvrez la portière aux cabots Ecoutez les aboyer c’est beau.

Je passe prendre Juju, jouvenceau ayant plus de formicidés dans les membres inférieurs que de globules rouges. Arrivés sur place nous lâchons les 3€ d’inscription et partons sur la plus grande distance (32Km) par 31°. En 3 coups de pédales notre jeune nous met 300 mètres dans le groin. Nous comprenons qu’il nous sera difficile de rivaliser avec autant de fougue pubertaire. Je lui propose de ne pas nous attendre pour lui éviter un sentiment de frustration. Sur le bitume nous amenant dans les bois nous longeons un camp de scout. Nous sortons des sentiers battus par un single. Je récupère Juju parti directement sur le trajet du retour de la boucle du 32 et oriente Jipé vers la bonne direction ayant mémoriser le trajet de l’an dernier. La 1ère montée nous tend son pentu. Avec la chaleur écrasante nous dégoulinons à grosses gouttes. Chemins forestiers et mono-traces se succèdent. Nous longeons un étang par un single ludique. La tentation d’aller piquer une tête (mais pas à la façon de PTR) est forte. Le fond vaseux nous enlève l’envie. Jipé en grand forme franchit un haut fossé suivi d’un single technique montant recouvert de racines et de roches par endroits. Je le suis sur la selle peu rassuré. A un croisement un peu plus loin, un allemand nous informe que nous ne sommes pas sur le bon chemin. Notre étonnement est grand ma roue avant se trouvant à 3 cm du marquage au sol. Comme quoi l’excès de Bitburger Braugruppe peut faire des dégâts. Nous conservons donc notre direction qui aboutit à un long pétard mettant les guibolles à rude épreuve. Les 4 Km permettant de rejoindre le 1er ravito permettent de récupérer. Les tables sont bien garnies et l’ambiance de jeunesse est appréciable. J’en profite pour savoir si notre compère colorée de noir et d’orange est bien passé. Confirmation reçue je ne demande pas depuis combien de temps afin d’éviter de me faire renvoyer à mon statut de vétéran. Bien qu’en soirée Jipé prend tout de même un petit déjeuner.

La 2ème boucle du 32 se prend en sens inverse de l’année dernière. Ayant pris du retard dans les longues descentes je récupère mon compère en envoyant sur la piste longeant le barrage de la Vierre. Je reprends la tête dans l’ascension suivante. Nous retrouvons des singles ludiques. J’en profite pour immortaliser la joie de Jipé dans ces passages. Nous retrouvons le ravito. Nous absorbons plusieurs gobelets de sirop pour faire retomber la température corporelle et suçons des bonbons acidulés. Nous descendons un long moment. Puis le 32 emprunte une montée à la raidar ; 70 mètres de D+ en 600 de parcourus avec un passage avoisinant le 17%. L’inclinaison me permet de repasser devant Jipé qui ne lâche pas prise. Une piste roulante prend la suite et un dernier single nous ramène sur le macadam du retour. Je retrouve Juju qui a eu l’occasion d’échanger avec Pascal et Fabrice arrivés plus tardivement afin de se délecter d’une vraie nocturne. Jipé nous rejoint au bikewash. Jipé assoiffé se rend à la buvette alors que plus affamé je me dirige vers le pain saucisse qui a perdu 20 centimes. Malgré 2 pains saucisses avalés en un temps record, Juju retourne en acheter un troisième,  le tout arrosé de 2 verres de boisson gazéifiée venue de l’autre côté de l’Atlantique. A ce rythme son père va devoir travailler en nocturne. Mieux vaut l’avoir en vélo qu’à table.

Nous regagnons nos pénates alors que la nuit tombe heureux de ce parcours et de l’organisation.

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