L’enfer du nord

Cela faisait quatre années que j’attendais de rouler de nouveau sur les pacés du nord lors du Raid Paris-Roubaix VTT.
Après un entrainement spécifique durant les semaines précedentes, je me sentais prêt pour me lancer dans l’aventure.
Debout 4H30 après une courte nuit dans un hotel e la banlieu lilloise. Le rendez-vous est prévu pour 5h00 devant le nouveau vélodrome de Roubaix. La c’est l’hallucination : six ou sept bus l’un derrière l’autre avec de grosses remorques. Je confie mon spad un peu inquiet et observe le chargement. Tout est prévu : les spads sont fixés par les roues soit au plafond soit au sol,  par la roue avant d’un coté et par le tube de selle de l’autre. Je suis rassuré. Installé dans le bus j’attend le départ. Il est 5h45 quand nous décollons. Le jour se lève et les nuages se dispersent. Une belle journée se profile à l’horizon.
6h30 : nous sommes arrivés, je récupère mon spad et me rend sur la ligne de départ non sans avoir enduit le fond de mon cuissard de vaseline en ayant une tendre pensée à Jackie et Michel restés au lit ce matin.
Il est un peu moins de 7h00 quand le speaker nous libére. Un tour dans le site de la mine d’Arenberg nous amène directement à la travée d’Aremberg pour le premier secteur pavé. A la sortie du secteur le fléchage se confond avec un autre. Je suis le seul à partir sur le bon parcours. Pendant près d’une demi heure je roule seul au monde. J’attaque un deuxième puis un troisième secteur pavé. C’est alors que je me rend compte que mon pneu arrière est à plat. Je pose le sapd pour regonfler. Plus je pompe plus le pneu est à plat. J’opte pour la chambre à air. En regonflant j’arrache la valve. Deuxième et dernière chambre à chambre à air. C’est reparti après que j’ai vu défiler plusieurs centaines de vététistes. Le terrain est plutot gras et je ne parvient pas à monter ma moyenne au dessus des vingt kilometres par heures alors que j’envisageais plutot du vingt-deux sur la première moitié. Sans compter un vent fort qui en majoritairement de face.
Le premier ravitaillement est au vingt deuxième kilomètres. Je fait le plein de ma gourde, mange deux trois bricoles et vérifie la pression de ma roue arrière avant de repartir. Le terrain est encore plus gras sur ce tronçon et la pluie fait son apparition. J’ai froid.  Malgré cela j’arrive sans aucun problème au second ravitaillement situé au kilometre cinquante-huit. Le buffet est très bien garni je m’envoi un sandwich, une banane et des pates de fruit. s’il ne pleut plus il fait tout de même froid. Je ne m’attarde pas et reprend la route.
Une sensation sournoise me fait rapidement comprendre que si je n’ai pas encore mal, j’ai déjà puisé dans les réserves. Heureusement le vent à sèché le terrain et à partir de maintenant le terrain est hyper sec, même trop par moment car on se fait secouer. Le parcours alterne pavés, chemins de campagne et route. Au soixante-dixième kilomètre le soleil se joint à nous, malheureusement pour peu de temps. J’en profite pour avaler les kilomètres. La seule difficulté du parcours se présente, je reste sur la plaque alors que certains montent à pied. Je fait la connaissance de deux forumeurs de VTT Picard mais  ils sont bien fatigués. Je les laisse finir à leur rythme.
La douleur se fait un peu plus présente. J’arrive au dernier ravitaillement, situé à trente kilomètres de l’arrivée. C’est avec un plaisir non dissimulé que je descend de ma selle. Malgré cela je ne m’attarde pas. Je commence à avoir envie d’en finir.
J’envoi les quinze kilomètres qui suivent à vingt-cinq de moyenne, tout va bien jusqu’à ce que je me retrouve tout seul sur un chemin défoncé où je doit lutter face au vent durant plusieurs kilomètres. Cette fois les jambes font vraiment mal. Je fini au moral et savoure le tour fait sur le vélodrome.
Je demande à un mec qui s’est accroché à ma roue durant les vingt derniers kilomètres de me faire une photo devant le gros pavé du vélodrome. Une chose est sure il n’aura pas le prix Pulitzer…

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