Le retour de l’écureuil aux pieds nus

A mon arrivée à 8H30 au centre équestre du Bannet, j’aperçois Stéphane et Philippe 1er dans un véhicule. Arnaud arrive trois minutes plus tard suivi de Guitou. Cacal accompagné d’un ami parisien prénommé Romain nous rejoint. A peine le temps de terminer les salutations d’usage que notre Raidar à la fourrure épaisse et brillante formée d’un poil court et hirsute, s’aperçoit qu’il est plus doué pour ramasser des glands que ses chaussures de bikers. En babouches agricoles Stéphane part essayer les souliers de vair de son président charmant. Ses seules parties glabres toujours à l’air, l’écureuil spermophile reprend hélas la direction du foyer familial avec la mine du mâle résigné au coïtus-trekus interruptus. C’est aussi ceinture pour le plus noble des Raidars (co-voiturage oblige). 
Guitou nous dirige vers les escaliers afin de rejoindre les bois d’Olly. Nous nous rendons vite compte que les feuilles humides et la boue rendent le sol glissant. La première montée raide se termine à pied pour chacun. A partir de la Hatrelle, je seconde Guitou pour prendre la trace empruntée avec Laurent depuis août dernier. Dans la bosse Arnaud lâche les chevaux et perd la cavalerie en ratant un changement de direction. Il nous rejoint rapidement. Dans le single descendant notre secrétaire tente une option B. Je le suis. 10 mètres plus loin c’est la jungle. Nous revenons sur le tracé habituel. Sur la piste qui suit alors que mes compagnons restent sur les gravillons je m’amuse à monter par le talus sur le chemin du dessus. Arnaud explique mon coup de folie par une récidive fiévreuse. Au Blockhaus, je propose la découverte d’un raccourci. Nous tirons donc tout droit et franchissons le gué. J’accélère pour éviter de me faire étriper lorsque mes compères apercevront le mur à gravir. Mur infranchissable en plein mois d’été par sol sec. En cette saison la moindre tentative est suicidaire et parvenir en haut même à pied quasi un exploit. Cacal prenant toutes les précautions de sécurité se fait copieusement charrier. Il rétorque qu’à son âge une glissade pourrait s’avérer grave. Je prends la défense de notre ancien. Je clame haut et fort la véracité de ses propos et qu’une facture du col du fémur à son âge pourrait ne pas se refaire. Notre homme dans un éclat de rire retrouve la piste.
Je propose (ou me plante de direction … je ne me souviens plus précisément) de rejoindre la Robersart. La longue montée rappelle à Romain les joies du relief ardennais. Guitou se dispute férocement avec sa transmission en mode sélection de rapport aléatoire. Aux sauts de pignon s’ajoutent des craquements qui auraient pu être empruntés au BH d’Arnaud. Pour contourner, une bauge je grimpe sur le talus. sa descente en dévers devient hasardeuse. Cacal saute sur ses freins pour éviter que sa roue avant enlace mon dérailleur arrière. Nous faisons une pause afin de procéder à une médiation entre Guitou et sa transmission. Le dérive-chaîne permet à notre homme exacerbé de retrouver son calme. Au final, le petit outil est inutile l’ensemble étant bien monté. Nous repartons avec un LP toujours aussi capricieux. Arrivés à la route de Corbion Guitou mou du pneu demande un nouvel arrêt. Le temps qu’il manipule la pompe Cacal joue du cliché. Le selfie du groupe lui coûte une jambe.
Nous remontons nos fermetures Eclair pour aborder la longue descente. Arnaud et Romain dévalent à grande vitesse la pente. La montée réchauffe. La boue, les branches, les racines, et les ornières imposent équilibre et choix de la bonne trajectoire. Après un regroupement, je propose de rejoindre Corbion par un passage inédit pour mes acolytes. Le début est quasi marécageux. Dans la descente aboutissant à la ruine de la maison de Verlaine Romain nous gratifie d’une réception sur le flanc. Il se relève sans bobo. Sur les hauteurs de Corbion Guitou reprend le rôle de Mappy-tracer. Nous rejoignons les parcours fléchés. Arrivés à l’abri du petit terme, notre guide propose de monter par la piste jaune ou par le chemin forestier. Nous retenons le chemin. Les jambes à Romain commencent à être lourdes. Sur le retour, dans un tirage de bourre entre Guitou et Arnaud celui-ci nous propose une figure de style de grande classe. Nez dans le guidon il franchit de travers un tronc. La roue arrière rebondit sur l’obstacle et le bike part de biais. Dans un grand jour Arnaud conserve la maîtrise. Nous terminons par la descente aux virages serrés autour des arbres.
Nous faisons la queue au bike wash et conversons avec les autres utilisateurs habituels du Bannet avant de nous donner rendez-vous dimanche prochain à Chevretogne.

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