#movembertrailtraversée

Vue sur Willer-Sur-Thur depuis le GR5

Ce weekend, c’était #movembertrailtraversée. (vous pouvez retrouver les informations sur la page facebook du même nom)

Pour sensibiliser les gens au dépistage des cancers et plus particulièrement le dépistage des cancers masculins de la prostate et des testicules, nous nous lancions un défi imaginé par Grégory Antoniak.

Notre mission, puisqu’on l’accepte : Relier la ville de Thann (Haut-Rhin) à la ville d’Andlau (Bas-Rhin) par le GR5 qui serpente sur le massif des Vosges. Nous serons trois. 2 trailers et 1 VTTiste. Départ le 3 Juillet à 7h pétante ! Tenue de rigueur, la moustache représentative de l’association Movember. (Ca ne va pas à tout le monde 😆 )

Les ravitailleuses d’excellence (Ophélie et Sophie), accompagnées des élus d’Andlau (que l’on remercie pour leur soutien et leur générosité) encouragent les moustachus à la fraiche de ce samedi matin. Un dernier checking du matériel et des gps est fait, et il est donc 7h pétante (et 3 minutes…) lorsque Gregory Antoniak, Pierre Rousselot et Cyril Smits s’élancent dans les rues de Thann.

Le chemin balisé démarre par une petite montée au bout de la rue Marsilly qui nous emmène au bord des vignes du Rangen. Mais le temps n’est pas à la dégustation de ce grand cru alsacien puisque notre premier col à franchir est le Hartmannswillerkopf. La fraicheur matinale fait vite place à la chaleur de l’effort.

La météo agréable nous accompagne sur ce tracé délicieux. Nous arrivons assez rapidement au Grand Ballon (Alt 1424m) et le soupçon d’air qui vient nous rafraichir est complètement apprécié. Ce n’est pas la canicule mais monter un col donne autant chaud que soif.

Les moustachus au Grand Ballon

Justement, après la descente sur un parcours plutôt amoché où l’on croise quelques randonneurs souriants et aimables (ainsi qu’une dame désagréable qui ne semble pas supporter la présence d’un vttiste à cet endroit), nous ne perdons pas de temps pour passer à côté du « Troupeau de Vosgiennes » du col du Haag et gagner ainsi le Markstein.

Il est temps de retrouver Sophie et Mieszko qui nous attendent pour le premier ravitaillement. 27km et 1600m de D+ se sont déjà écoulés. On en profite pour lisser les moustaches, mais surtout pour prendre un peu de repose, de nourriture et de boissons. Recharger les batteries, c’est important du début à la fin.

C’est ainsi r’quinqués que nos trois loustiques reprennent le chemin du chemin. (ouais, deux fois « chemin », enfin trois…). Rapidement, passés les 200m de dénivelés suivants, c’est par surprise que le GR nous emmène sur notre droite (et en descente) plutôt que de nous faire suivre la ligne toute droite des crêtes qui se dessine devant nous.

On va donc descendre pendant quasi 4km pour atteindre Mittlach tout au fond de la vallée. Greg en profite pour se rafraichir à la cristalline de Metzeral qui passe sous un pont et également pour se délester de ses lunettes de soleil qui pèsent déjà trop lourd….. Accompagnant la perte récente de protection solaire de notre trailer, la météo soutien l’effort en plaçant un peu de grisaille et d’humidité… comment dire….. ouais de la pluie ouais !

Ce ne sont pas les caprices de la copine à Alain Gillot Pétré qui vont compliquer les choses ensuite mais la montée jusqu’au col du Hohneck (alt 1363m) .

Le terrain se fait très accidenté et extrêmement rocailleux. Moustachus et pourvus de jambes velues, nos trois sportifs n’en sont pas pour autant des chamois. L’ascension ne se

Montée Mittlach vers Hohneck via GR5

fait pas sans y laisser des calories précieuses. L’endroit est pourtant magnifique et ils en prennent plein les yeux. Torrents, lacs, nature, tels sont les paysages qui motivent et les emportent à destination. Malheureusement, la vue « magnifique » est bouchée par la pluie et le vent. Se bouger pour une bonne cause fait déplacer des montagnes. Mais je connais un vttiste qui ne pense qu’à une bonne fondue au feu de bois dans un bon chalet bien chauffé à ce moment-là….

Ce n’est donc pas sans mal et complètement détrempés qu’ils arrivent au col de la Schlucht (prononcer … pas trop près de quelqu’un en ajoutant des « r », plusieurs autres « ch » et un « t » à la fin. Ne me demandez pas pourquoi, c’est comme ça là-bas). Deuxième ravitaillement. (53km et 2619m de D+ déjà parcourus)

Ophélie nous y attend. Un peu impatiente car les jeunes hommes ont déjà beaucoup de retard sur le timing. (la raison, le Hohneck sa m@%* ). Bière et cisson pour l’un, banane, galette de maïs et chocolat pour l’autre, veste chaude pour le dernier, tout le monde trouve son morceau de moral pour continuer l’aventure.

Leurs baskets et pneus les portent donc sur les crêtes. Surplombant les différents lacs (Le lac des truites, le lac noir, le lac vert, et autres couleurs dans le désordre), nous arrivons au numéro complémentaire du lac blanc après avoir traversé la réserve naturelle de Tanet-Gazon de Faing.

Les paysages réellement splendides n’en font pas oublier toutes les difficultés.

Il y en a un qui commence à galérer avec son « Pand à roues » (c’est le nom de son vélo noir et blanc…. Je sais oui…désolé). A enchainer les portages dans les montées, s’en suit des portages sur le plat et dans les descentes. Le GR5 est décidemment très accidenté. Heureusement, il y a toujours 20 ou 30 mètres de praticable pour rattraper les trailers en posant les fesses sur la selle….

Le terrain est un enchainement de roches parmi lesquelles il faut trouver ses appuis. Les péniches de pointure 49 de Greg ont parfois du mal à se caler entre deux cailloux, les cales automatiques de Cyril font un bruit d’éperons mais n’accrochent pas beaucoup, et Pierre relance tel un cabri pour mettre un peu de rythme en footing.

C’est à la nuit tombée qu’ils retrouvent Ophélie au village « Le Bonhomme ». Troisième ravitaillement. Il est temps de s’équiper pour la nuit. Chaussures et chaussettes sèches pour suivre les conseils avisés du lieutenant Dan : « Y’a un élément de la tenue du GI qui peut faire la différence entre un troufion vivant et un troufion mort…. Les chaussettes ! » (72km et 3230m de D+ sont indiqués sur les compteurs, il est 22h).

Cyril jette les armes. Le cœur gros et les larmes aux yeux, notre pédaleux annonce son retrait de la trace du GR5. La tête est bonne, le corps est bon, mais il ne réussi pas à s’imaginer de continuer de nuit sur ces sentiers. Le vélo passe beaucoup trop de temps sur son dos et trouver des appuis sécurisés est de plus en plus compliqué. La dangerosité de l’exercice de nuit le fait donc renoncer. Challenge Failed !

 

Pierre et Greg repartent dans la nuit. On aperçoit les lucioles s’éloigner dans l’obscurité en direction de leur prochain ravitaillement prévu à Aubure à 1h du matin.

De son côté, notre VTTiste reprend la route en direction d’Andlau pour récupérer la voiture et tenter de servir encore à quelque chose. 54km de route en 2h20, puis 45min de voiture et nous revoilà avec les courageux à Aubure. A son arrivée, il est 2h15 et le réveil semble un peu rude pour nos deux athlètes. « 52 minutes ! J’ai l’impression que je viens de fermer les yeux » dit Greg. (88km sont passés, pour environ 4200m de dénivelé) A priori, le VTT aurait terminé dans un talus si l’ardennais avait continué sur le tracé…..

L’humidité et les kilomètres ont fait leur boulot. Avant de repartir, il faut mettre des rustines anti-ampoules sur les arpions de 49. Pierre repart en prenant un peu d’avance en marchant comme une grive qui a pris un coup de 7, Ophélie et Cyril se jettent dans les voitures pour dormir quelques heures.

Au réveil, l’équipe ravitaillement décide d’ajouter une pause au programme des trailers, ils en ont surement besoin. A Thannenkirch et 106km environ, il est 7h30 et 4700m de D+ environ lorsque les grands sourires arrivent. Un bon massage à l’arnica pour les cuisses de Greg et une bonne dose de nourriture pour tout le monde fait oublier qu’il n’y a pas de boulangerie ici….donc pas de viennoiserie…..et pas de café non plus…..donc pas de euh….. pas de café non plus. Un debrief rapide fait état d’une nuit dure et pluvieuse. Il est vrai qu’il a tellement plu que le bruit nous a empêché de bien dormir dans les voitures….. (ouais, c’est limite mais on n’a rien dit sur le moment…. 😉 )

Nos bipèdes se délaissent de leurs éclairages avant de se relancer en direction du château du Haut Koenigsbourg. Alors qu’Ophélie passe le relais à Sophie pour le prochain ravito, Cyril repart à Andlau pour jeter la voiture et rejoindre le groupe à la prochaine pose.

Chatenois voit Grégory arriver seul. Pierre est en souffrance. Arrivé blessé pour démarrer l’aventure, boitillant déjà depuis Aubure, c’est le genou qui impose sa loi. Chaque pas est douloureux et les descentes sont un réel supplice. C’est donc revigoré par Sophie et Mieszko que l’instigateur et organisateur s’élance dans cette dernière étape du périple. 120km et 4800m de D+ dans les gambettes, c’est du sérieux. Il est 10h45, la météo annonce des orages.

Il y a donc deux jambes et, de nouveau, deux pneus qui arpentent le GR5 pour le grand final.

Dès les premiers mètres de sentier, les yeux portés vers les châteaux qui les attendent, les moustachus patinent dans la boue. Pour se donner un peu de courage, ils maraudent quelques cerises de très bon goût et commencent à monter dans les racines.

Le portage est de retour dans les bacs mais l’heure n’est plus vraiment au plaisir pour Grégory. Ca devient dur, ca devient long. Rappelons qu’il marche depuis déjà 29h…

Cyril ne peut le soutenir que par quelques mots et l’arrivée de Serge fait du bien pour ajouter quelques phrases réconfortantes. Ce dernier est venu pour les accompagner sur les 20 longs derniers kilomètres et prendre quelques photos superbes.

Notre courageux Greg se hisse au sommet de la dernière difficulté et sur les derniers mètres de D+ jusqu’à la tour de Hering.

Crédit photo Serge Schott – va o-monter ça en vtt toi 😕

Et c’est enfin la dernière descente !!!

Même s’il est aisé de descendre sur un vélo, les 7 derniers kilomètres font très mal pour le trailer. Le GR5 se promène de single en route forestière, de terrain sec en mélange boueux de cailloux et racines, et c’est par la rue Gruckert que les moustachus rentrent dans Andlau.

Une première charge d’émotion arrive lorsqu’un groupe d’ami trailers applaudit et félicite Grégory. Encore en footing après cette distance et 33h d’aventure, la traversée d’Andlau passe comme un éclair jusqu’à la porte Sud. Là, la délivrance arrive enfin devant la famille, les amis et la mairie d’Andlau. Les élus, (qui ont montré leur soutien dès le début du projet) ont mis les petits plats dans les grands en conviant tout le monde autour de douceurs d’Alsace installées dans le Parc Richmond.  La conclusion appartient à Grégory Antoniak mais on peut déjà le féliciter suivant les données suivantes :

  • Challenge sportif : 145km 5900m D+ en 33h15 -> Grégory Finisher
  • Parcourus par les 3 participants : 432km 15389m D+ -> Grégory, Pierre et Cyril
  • Sophie et Ophélie ont, seules, géré les 6 ravitaillements (12h15 ; 17h ; 21h ; 1h ; 7h30 ; 10h30) un sacré boulot géré d’une manière exceptionnelle
  • Les réseaux sociaux ont touchés plus de 4000 personnes. Merci au soutien de tous et au suivi des Livetrack
  • Les dons approchent 1500 euros et la cagnotte est toujours ouverte https://movember.com/m/14349269?mc=1
  • La presse : DNA (2 articles), l’Ardennais , Info-flash Andlau , Schilick info
  • Plus de photos

 

Je te tiens à féliciter Grégory Antoniak qui a eu l’idée et qui a organisé cet évènement, et qui est allé au bout de ce défi avec un mental impréssionnant. Pour le remercier, il n’y a que deux choses à faire maintenant : CONTINUEZ A DIFFUSER LE MESSAGE et FAITES VOUS DEPISTER.

La Team #movembertrailtraversée

10 thoughts on “#movembertrailtraversée

  1. Rousselot

    Un super article, ça fait chaud au coeur de le revivre par écrit: tu m’as transporté dans mes souvenirs déjà trop loin.
    Vivement le prochain défi et vous pourrez compter sur moi.
    Je crois avoir trouver ma cause grâce à vous!
    Enfin je pourrais courir de ma mère utile

  2. Antoniak

    Merci mon kiki, ton article est superbe. Je viens de me refaire la traversée en lisant l’article. Merci pour tout mon ami, fidèle à toi même, j’ai passé un superbe moment en ta compagnie. Je suis ému, et fier de toi t’as été au top et tu as vécu ton avanture à ta façon… Sans calcul et avec ta légendaire générosité.
    Bises

    1. Cyril Post author

      Je peux te dire que je suis fier et heureux de ce plongeon dans l’inconnu à tes côtés (vos côtes). C’est vrai que la cause nous a donné une energie folle et t’a donné un mental énorme pour terminer ce périple. Je me devais de faire tout mon possible pour t’accompagner et te soutenir

  3. Servais joris

    Que dire ? Si ce n’est un beau challenge réussi! Passez autant de temps sur des routes sur des chemins parfois même sur du sans-trace et tout ça avec une moustache !!!!
    Bravo à vous 3 pour l’exploit ! Bravo aussi aux filles qui vous ont ravitaillés car c’est clair que c’est un soutien moral réconfortant et très important en plus d’être un soutien alimentaire. Hâte de voir votre prochain challenge. Et si vous venez en Savoie pourquoi pas vous y accompagner… arvi et bonne recup

    1. Cyril Post author

      Merci beaucoup pour ton soutien Jojo. Dans les alpes, je sais que le GR5 ne passe pas du tout en vélo….mais il reste n’ombres de sentiers à parcourir dans le grand est.
      pour tes prochaines échéances et au plaisir d’échanger un bout de chemin à l’occasion (ou un resto, apéro, plusieurs m, etc … )

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