Au bout de sa life

Il y a un an nous étions a Houdemont pour ce qui s’avèrerait notre dernière randonnée depuis. Jamais nous ne pensions en être au même point aujourd’hui. Comme je ne suis pas pour Paul et Mickey je ne reviendrai pas sur les faux espoirs suscités par un humoriste marseillais. Aujourd’hui nous sommes toujours impatients mais réalistes sur l’avenir des sorties organisées pour les semaines (mois ?) à venir, nous nous réinventons sur des circuits que nous n’empruntons qu’occasionnellement afin de sortir de nos zones de connaissance.

Afin de fêter les Félicité, mais les Félicie aussi, j’avais ressorti des cartons la boucle de Poix-Terron. Ayant profité de quelques sorties en solitaire je l’avais dépoussiéré de quelques tronçons de routes. Jean-Pierre, Samy, Cacal, Arnaud et Guitou se sont joint a moi pour cet balade de cinquante kilomètres. Mais la participation la plus marquante est le retour de ChocoBob après six mois d’abstinence. Si  « Le jour de la Sainte-Félicité se voit venir avec gaieté. Car, on l’a toujours remarqué, c’est le plus beau jour de l’année.« , cela n’a pas suffit pour motiver le plus grand nombre. 

Chacun fait fait fait c qui lui plait plait plait

Le départ est fixé à 8H30 pour être rentré pour l’apéro à 12H00. Je ne nie pas que le projet est ambitieux car je mets environ 3H15 pour le faire tout seul. Nous décollons avec quelques minutes de retard et six degrés dans le négatif, contrairement à notre état d’esprit qui ne l’est pas. Nous ne sommes pas sortis de FLIZE que j’entends crier : « Attends ! Guitou est déjà/encore en train de regonfler sa roue arrière. » C’est devenu comme un rituel lors de nos sorties avec lui. L’habitude aidant l’arrêt est de courte durée et rapidement nous reprenons notre chemin. Contrairement à mon habitude je cale dans le passage derrière l’IME. Je reste planté au milieu de la pente, ne gênant toutefois personne car Guitou et Choco, derrière moi, finissent à pieds aussi. Le début de parcours est le même que la semaine dernière mais, je ne sais pourquoi, je sens que ça va être beaucoup plus compliqué. Rapidement je sais ce qui cloche, voulant me couvrir pour supporter la température hivernale je me suis beaucoup trop habillé. Le bonnet et le tour de cou sont de trop, je ne suis pas à l’aise. Nous arrivons au calvaire de la route de Balaives. Monsieur Bob est déjà dans la douleur. Il avouera plus tard qu’il avait déjà pensé à abandonner à ce moment là. Guitou nous gratifie d’une deuxième intervention technique. L’option chambre à air pour palier à tout dégonflage intempestif nous permettra d’éviter d’autres arrêts et surtout remet en mémoire d’Arnaud et Guitou les chaudes soirées, d’avant la pandémie, du Fucking Blue Boy . Même si on aime partager des anecdotes croustillante, on est quand même venu pour rouler et si ça continue comme cela, la matinée risque d’être longue.
Le profil s’aplanit. Ca devient plus facile pour tout le monde et le rythme s’accélère aussi. Au dessus de Boulzicourt nous croisons Seb qui comme Choco est en reprise, mais affiche une ambition beaucoup plus modeste. Nous échangeons quelques mots avant de reprendre notre chemin. Nous voilà sur la « route » forestière en direction Villers-sur-le-Mont. Parvenus au village, Samy nous fait remarquer qu’il est vraiment très particulier, le village pas Samy, (quoi que…) avec son église et sa mairie. Sur ces belles paroles nous enchainons tronçon de route, descente sur un chemin champêtre plein d’ornières, tronçon de route. Nous voici rendu à Poix-Terron. Un petit tour dans le village nous permettra de découvrir un village très particulier avec son église et sa mairie.
Cette fois on entre dans le vif du sujet : 10 kilomètres sans poser les crampons sur un centimètre de bitume. Bref que du bonheur nous attend. On monte tranquille (2,7kms pour 55m de D+) avant d’enchaîner par une descente de courte durée puis de nouveau ça grimpe. Cette fois la pente est un peu plus forte (1km à 8%).  Après avoir repris notre souffle nous entamons la descente de la crête mouton. Si les premiers hectomètres défoncés et nous obligent, tels des cabris excités par l’arrivée du printemps, (des gros cabris quand même  ayant bien profités des raclettes hivernales) à sauter d’ornières en ornière, de branche en branche et de cailloux en cailloux, la suite du chemin est large est beaucoup moins technique. Mais cela est sans compter sur le soleil qui a dégelé une belle couche de boue en surface… C’est rock’n roll ! Nous devons sans

JP, mon Frère JP ne vois tu rien venir ?

cesse rattraper la roue arrière qui n’a pas envie de suivre celle de devant. Nous contournons le village de La Horgne, pourtant typique avec son église et sa mairie, par le chemin de mémoire des spahis. Le début du chemin est étroit, boueux, ludique (j’ai bien écrit ludique et non lubrique…). Avec son profil irrégulier, il fait mal aux pattes. Une pause au mémorial s’impose (surtout qu’il s’est écoulé pas loin de deux heures depuis notre départ), tant pour récupérer, qu’admirer le paysage (on voit l’église et la mairie) ou se recueillir en ce lieu rempli d’histoire et de bravoure.  Nous y rencontrons un autochtone qui nous indique avoir nettoyé des chemins qui n’étaient plus accessibles depuis quelques années. Nous prenons bonne note et déjà ses paroles ouvrent une nouvelle porte des possibles. Mais nous devons reprendre notre chemin et devinez quoi ? Ca grimpe et fort (300m à plus de 12%). Enfin une petite partie de récup avant de descendre vers Baalons, village typique avec son église et sa mairie en passant par Beauvois et le bois de Sainte Anne qui ne nous a pas vu venir. Plutôt que d’emprunter le chemin suivant l’ancienne voie de chemin de fer et de suivre le ruisseau du moulin, j’opte pour un passage dans le bois de la blanche crête. Le chemin est en léger faux-plat mais là aussi le dégel fait son œuvre : la terre est amoureuse… Samy choisit l’option de passer dans le champs, ça colle moins mais pas ce n’est pas de mon fait de dévier. Il y a quelques années des parcelles ont été exploitées dans ce bois détruisant une descente des plus sympathiques. Pas grave nous descendons donc par la route forestière en lacets. C’est aussi sympa de parfois lâcher les freins sans se préoccuper d’obstacle imprévu. Après moins de cinq cents mètres de route et nous empruntons le chemin des passerelles dont la dernière traverse le ruisseau de Bairon. J’adore ce passage.
A la sortie du bois de nouveau le chemin s’élève, gentiment mais avec le cumul des kilomètres ça fait mal aux jambes. Quand nous retrouvons la route, Choco manque à l’appel. Nous patientons quelques minutes avant de le voir arriver. Cacal lui propose une barre qu’il accepte bien volontiers avant de poser le vélo dans l’herbe et de s’allonger. Nous lui laissons quelques instants de récupération puis reprenons notre avancée. Si l’apéro est déjà raté nous espérons encore sauver le dessert. Une nouvelle fois nous devons affronter un chemin plein d’ornières. Pour ceux connaissant le coin il s’agit du chemin qui mène sur le derrière du golf des Poursaudes. Avec le dégel c’est un vrai numéro de funambule. Arnaud y laissera quelques attributs sur la potence. On a plus l’impression d’être des MVDP en CX que des Maxime Marotte en XC (ou PFP pour Arnaud) tant la gestion des ornières est sur le fil du rasoir.

Siouplait vous pouvez remettre une Triple Karmeliet ?

N’ayant pas de montre je regarde la position du soleil dans le ciel. Il est bientôt au zénith. Il ne doit pas être loin de  midi et il reste presque quinze kilomètres. Dans les kilomètres qui suivent nous sommes plus préoccupés par l’état de nos vélos, crotteux jusqu’au moindre recoin que par le plat de résistance qui nous reste à aborder. Nous profitons des trois kilomètres de plat pour tourner les jambes. Enfin nous arrivons au pied de la dernière ascension. Trois kilomètres à monter nous attendent. Nous y allons de bon cœur. Seul Guitou est un peu plus à la peine, sans parler de Choco qui lui est dans un autre monde depuis longtemps déjà. A mi ascension, Choco nous fait une nouvelle micro-sieste dans l’herbe. Aucun doute ne peut subsister : il est bout de sa vie. Nous mettons vingt minutes pour gravir la dernière montée et nous retrouver dans la forêt domaniale d’Elan. Choco retrouve de la voix pendant quelques instants pour déclamer un : « C’est le parcours de la rando. » .  Phrase qui peut être prise pour un : « Enfin nous sommes proche de la fin » ou « P….., il reste encore tout ça ! » Nous ne le saurons jamais…
Nous ne tergiversons pas sur le chemin à suivre et empruntons le chemin jaune pour gagner du temps. Au bout de quelques hectomètres nous nous engageons tout de même en sous-bois afin de profiter de sentiers plus sympas.  Alors que nous effectuons un dernier regroupement à l’entrée du chemin des terres du coin du bois, Arnaud, qui doit rentrer en vélo jusque Charleville, nous  abandonne . Il ne reste plus qu’à descendre, enfin presque…
Alors que nous attendons que Choco nous rejoigne, je reçois un SMS de Cyril qui s’inquiète pour son Poney de Compet qu’il a prêté à Samy. Je réponds pour le rassurer. Nous finissons les quelques kilomètres en ordre dispersé. Il est finalement 12H50 quand nous arrivons à la SMA sous l’objectif de Cyril, le bras en écharpe, trop impatient pour attendre patiemment dans la banquette le retour du poney. Nous en avons tous plein les pattes mais certains plus que les autres. Pour une première sortie longue elle fût de choix et je suis sûr que Mister Bob à pris une dose de VTT pour six mois d’un coup.

NB : Nous avons remarqué que le village de Feuchère est beaucoup moins typique n’ayant ni église, ni mairie…

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