Inoubliable

Entre deux réveillons, me voici en Savoie pour profiter du bon air de la montagne. A mon altitude, il n’y a pas de neige et je suis content d’avoir pris mon Poney de compet.

Ici depuis 2 jours, j’ai pourtant du mal à me motiver. Pour partir, ça monte immédiatement…..ou pour rentrer, ça monte énormément….

Je demande donc à Garmin de me tracer une petite boucle de 25 km histoire de me motiver, et il me présente un tour semblant sympathique avec 1500 de D+. En pensant à Sébastien qui me disait dernièrement que je devrais faire du dénivelé pour préparer la MB Race, je me suis dit que j’allais avoir ma dose.

Ce matin, il est 9h15 quand j’enjambe ma monture. « 25km…. je serais rentré pour 12h30….nickel ».
Je commence par une descente urbaine de 3 minutes avant de prendre une route forestière qui monte convenablement. Mon gps m’indique un virage à droite…mais la route tire tout droit pourtant…. Ah oui, je le vois, un sentier part dans la côte
🤩.

Il n’est pas nécessaire d’essayer de rester sur la selle vu l’entame de la pente. Je prend le vélo sur mon dos, est c’est parti. Ça serpente, ça monte, ça monte, ça blanchis, et je prend cher en montant pendant 1km…. en 1h ! Purée je n’avais jamais fait ça. 447m de dénivelé avec le vélo sur le dos. (Pente moyenne, 44,7% 🤪) Je récupère une route forestière enneigée et je commence à redescendre. Je peux enfin poser mes fesses sur la selle et profiter de mes pédales pour avancer. La fine épaisseur de neige accroche tout comme il le faut.

Entre routes forestières, traversées de villages entre les maisons traditionnelles et un peu de route, me voilà à Saint Jean de Belleville dans la vallée de la Tarentaise. Le temps est moins gris et le paysage qui s’impose à moi est terrible !

 Ma trace, maintenant, m’emmène vers d’autres sentiers enneigés qui grimpent. Alors que j’empreinte un passage dans un champs, un autochtones semble se poser mille questions sur la présence

 d’un sanglier en short du Raid qui se promène dans cette direction. Je comprend finalement ce qu’il devait penser… le sentier m’emmène nulle part et bien en dessous de la trace gps. Je charge donc mon Poney sur le dos, une nouvelle fois, et c’est reparti pour de la montée à travers champs pour rejoindre un semblant de chemin. (Tiens, la neige recommence à tomber)

Je repose mes fesses sur la selle pour rouler sur du single enneigé pendant quelques centaines de mètres. Comme chez nous, des arbres sont tombés et il n’est pas toujours aisé de se frayer un chemin. A en embranchement, je dois me résigner à changer d’itinéraire car ma trace est impraticable. Je fouille sur le gps et trouve une alternative semblant convenable…. (Quand tu ne connais pas, tu te raccroche à n’importe quoi comme espoir)

Après le passage d’un ruisseau et encore du portage, je me retrouve à « Les granges »… Là, je suis un peu perdu. Je décide de faire un appel à un ami. Mon ami Matthieu découvre que les granges existent, ça sent la galère. Heureusement, l’électronique est là. A peine débarrassé d’un husky aux jolies dents, un peu de géolocalisation, un peu de fouillagement sur cartes et on arrive à me donner quelques directions à prendre pour me sortir de ce traquenard.

Je traverse donc le Villaray en direction de la retenue de la Coche. (Lac EDF d’altitude qui a la même utilité que nos Mazures et la centrale Saint Nicolas de Revin)

En traversant ce dernier village, je croise quelques touristes faisant de la luge. J’ai aimé les encouragements d’un enfant de 6ans !

« Monsieur, t’es fou de faire du vélo ici! »

J’espérais trouver une route forestière pour finir de gravir le col qui me sépare de ma destination finale, mais je tombe sur un chemin exposé où 25 cm de neige recouvrent la trace. J’essaye de pousser le poney mais ça ne fonctionne pas. Je ne peux m’empêcher de penser à Stéven et à voir l’étendue de sa folie et sa détermination dans ses ascensions a l’os; moi, j’ai mal. Le vélo se retrouve, de nouveau, sur mon dos. La météo devient exécrable. Une tempête de neige s’abat sur le col et le ras le « col » m’envahît un peu, j’avoue.

Un nouveau croisement et un nouvel appel à un ami semble me donner une porte de sortie acceptable… Une route forestière m’amène enfin sur « la dernière ligne droite » vers l’arrivée. Un chamois me fait un clin d’œil en traversant le chemin quelques mètres devant moi mais je ne pourrais pas le suivre dans le gouffre qu’il a choisi d’empreinter à ma droite.

Je coupe le bois directement dans la pente un peu plus loin et dans les congères. Il y a encore plus de neige ici mais je peux faire la descente sur la selle, les fesses serrées et les freins qui chauffent. (Ça doit être sympa d’attaquer ici par temps sec en voyant les morceaux de bois et les cailloux cachés…. )

Enfin, l’arrivée est en vue. Il ne me reste que du terrain accidenté mais superbement technique à explorer jusqu’en bas. Singles, épingles, jumps, le bonheur qui arrive comme pour un happy-end d’une sortie inoubliable.

24km, 1540 de D+ et une vitesse moyenne qui bat tous les records pendant cette évasion de 4h30.

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