Ils chauffent Marcels

Ce samedi (samedi en 16 comme disent les gens d’un autre temps…. j’adore), je récupérais mon poney après un séjour chez mon mécano préféré.

Petite journée familiale faite en promenade régionale parmi les fleurs, les vignes et les plaines moches de la marne, je me jetai dans ma combi du Raid. Je tombe sans être dans la combi, forcément….. je me souviens que j’ai pris du M alors que seul Guitou peut rentrer là dedans.
J’utilise le chausse pied, 7 kilos de talc, bref, le comment vous importe peu, je rentre dedans. Dans la combi, oui, merci de poser la question Choco.
Les vêpres sont annoncées par la sainte voisine lorsque je selle mon poney. J’y appose quelques gyrophares arrières, quelques halogènes bio en devant, et je donne un peu de pseudo intelligence lumineuse à mon lobe frontal.

Me voilà lancé vers l’infini et l’au-delà.
Programme du soir :
Toujours une légère préparation pour les 24h avec roulage sur terrain pas trop technique mais varié. L’idée est de rouler à un rythme serein avec quelques poses pour durer plutôt que de tenter un temps scratch. 
Me voici au départ de Flize en direction d’Elan. J’évite d’écraser le Yorkshire derrière la maternelle avant de prendre le chemin noir jusque Boutancourt.
Ici, je fais un clin d’oeil à la sauterelle (je vous jure que je n’ai rien pris, j’ai bien vu une sauterelle géante), avant de continuer le long du gîte et de l’étang pour gagner le chemin d’Alger. (Dépaysement total, au RAID, on vous fait voyager)
Je reprend donc la route en direction de la forêt d’Elan en passant par le village qui porte le nom propre pré-cité, de la forêt que vous aurez pris la peine de noter dans la même phrase parce que si je le répète dans la même phrase cela fera une répétition et que la phrase sera difficile à lire et sera certainement trop ennuyante à lire et, j’en suis sur, beaucoup trop longue pour être intéressante enfin vous voyez de quoi je veux vous parler enfin bref. (= Longueur non poétique.)
Avant de basculer dans le derrière de l’abbatiale (aucun rapport avec l’actualité qui concerne, je crois, un cardinal et non un abbé d’ailleurs), je me retrouve nez à nez devant 2 saintes personnes du RAID. Madame Catherine et monsieur Thierry, un peu croteux, qui ont revêtu leur plus beau sourire habituel.

  • “Ha beh c’est le Cyril” s’expriment ils.

En effet, c’est bien moi.
Nous échangeons sur le plaisir de nous croiser. Puis sur la grassitude du terrain et la traversée d’arbres et branches intempestive en forêt.
J’expose mon programme du soir puis, (après une demande de CR de Catherine que je me dois d’honorer ici), nous décidons de nous opposer le tournage de pédales afin d’opposer nos directions à suivre de l’instant. (Est ce plus simple à lire qu’à écrire, ça ???…)
Me voici en chemin vers La Chapelle Saint Roger.
Du purin par ci, du gras par là, la météo est clémente aujourd’hui après avoir imbibé nos paysages pendant bientôt 10 jours. C’est un plaisir de rouler encore une fois.
J’approche de la “clairière” de Saint Roger.
J’entend des bruits. De la musique résonne, portée par la faible brise qui se promène entre les arbres. Le sentier me guide vers ce brouhaha discret d’une foule enjouée.
Me voici, longeant le ruissellement de la fontaine, et je m’aperçois que je n’entendais que le son de mes souvenirs de mes RPS passées. A moins que ce soit l’annonce de l’ambiance du 19 mai prochain ??!!
Cela m’accompagne, quoi qu’il en soit, et j’adore toutes ces situations qui m’accompagnent lorsque je roule seul. 
Je pousse donc les pédales, porté par toutes ces images, pour enchaîner les sentiers agréables. Montée de La Chapelle, puis la montée du bois de Villers le Tilleul, afin de me rendre à la lisière du bois d’Elan. D’ici, je peux voir Singly, Villers-Le-Tilleul, les éoliennes de Bouvellemont, le ciel qui se teinte des couleurs du soir.

Je repense à mon programme du soir, et je sais que je serais dans quelques kilomètres derrière ces éoliennes. Ça donne de l’entrain. 
Un bout de route, une vache, un rond point, je rentre sur un chemin gravillonné où j’en profite pour retourner le vélo afin d’y souffler dans sa chambre “à’rri’air”.
(Détail interactif de ce compte rendu, je vous fais confiance, vous imaginerez un regonflage de roue arrière obligatoire par fainéantise de ne pas réparer, tous les 10 kms environ. )
J’arrive derrière le golf des Poursaudes où, j’en ai l’habitude, c’est très humide. En effet, la source ne me surprend pas et empreinte une nouvelle fois le chemin afin d’en dissimuler les rouages. Sur la tête de Kim Jong Un, à cet instant précis et incroyable, je promet qu’un saumon traversa devant moi en me faisant un clin d’œil. 

Je regagne donc Omont en prenant quelques centaines de mètres de route pour emprunter le chemin vers la mairie qui m’emmène jusqu’au cimetière. Si ce dernier tableau ne donne pas spécialement envie, les paysages, les chevaux ardennais et le soleil rouge qui s’offrent à moi à cet instant vous aurez convaincu d’en apprécier chaque centimètre.

La route me conduis jusque Chagny pour une pause de quelques minutes en compagnie de mes parents. Je suis un enfant de 40 ans maintenant. Je profite donc de tous, autant que c’est possible.
Après cette pause rapide, je me laisse guider par le chemin de la gare qui précède la gare de Baâlons qui n’a pas, comme celle de Chagny, vu de train depuis belle lurette. Je continu vers la route de la bascule pour la traverser rapidement (en regardant des deux côtés oui) pour prendre la Bête, c’est son nom. 
C’est un moment agréable. Je ferais la course contre deux lapins de garennes avant de suivre un grand soleil couchant caché derrière une forêt.
Je profite de plaines et forêts que je n’ai pas vu depuis mon adolescence. C’est toujours aussi joli, nature et silencieux.
Un chemin quelque peu caillouteux me malmène en descente jusqu’à arriver au ruisseau de Mazerny. En voici un qui a bien grandi…. Comment je fais là???

Du courant, une eau devenue marron par le flot de l’eau et les dernières précipitations, la température qui baisse, l’heure qui passe…. j’hésite.
Je lève la tête et une lune pleine à 3/4 me semble déjà bien lumineuse.
Je remonte un peu le long du ruisseau, je regarde le chemin que je viens de descendre, ma décision est prise ! Je me lance.
Pas folle la bête, je me lance à pieds et vélo à la main pour ne pas risquer de me retrouver en PLS comme un glaïeul abandonné et malade.

S’en suit une montée vers Mazerny puis une descente vers Saint Loup Terrier pendant laquelle un allumage de lobe frontal sera nécessaire.
Pause bière chez mon ami Nono. Faire peur à ses enfants qui ne comprennent encore pas à quoi je ressemble et pourquoi je suis là à cette heure et encore plus crade que lorsqu’ils jouent, eux, dans le bac à sable; regonfler mon pneu arrière (je sentais que vous étiez entrain d’oublier d’y penser tous les 10kms….); remonter sur le poney; repartir motivé et Leffé.
J’évite un hérisson de justesse, j’aurais certainement dû éviter quelques ornières, mais je rentre et sors des forêts qui s’enchaînent pour me rendre sur la crête des près de Château de Geromont. Et là, je me fâche donc contre les débardeurs. (Cf le titre….et je m’excuse pour ça)
Me voici à porter mon poney sur 2,5 kilomètres en marchant dans la boue dans laquelle je m’enfonce jusqu’au dessus des chevilles. J’essaye de pousser ma monture mais les roues se bloquent, il fait nuit, un chevreuil se fou de ma « frontale » au loin, il est 20h, et je suis loin de mon objectif du soir bordel !!!!
Après avoir rejoins difficilement la route, je suis derrière les éoliennes, je reprend Baâlons puis empreinte le chemin de Sainte Anne en direction de Beauvois.

C’est une partie forestière très sympathique, grimpante, avant de retomber sur du chemin large et roulant en direction de La Horgne. En fait, c’est peut être la direction de Poix Terron…. ou des crêtes….. et je vais remercier encore, de tous mes plus mauvais mots et maux, les débardeurs qui nous défoncent les chemins.

Attention, j’enchaine sur le désespoir de ce moment de bonheur absent :

  • prendre un chemin
  • chemin noyé et gras
  • descendre le chemin
  • qu’est ce qu’il fout là cet étang
  • le chemin disparaît
  • remonter le chemin
  • prendre un autre chemin
  • se retrouver dans une friche
  • porter le vélo, encore, entre les branches et les troncs jonchants le sol
  • reprendre les près 
  • traverser 5 lignes de barbelés pour trouver une sortie
  • être content de trouver enfin un chemin
  • arriver dans un village
  • C’est quoi ce village
  • se rendre compte que tu es de retour à Baâlons
  • insulter les débardeurs en notant le manque d’orientation du spécimen présent….

Je reprend donc la route en direction de Villers Le Tilleul.

BIEN ÉVIDEMMENT QUE JE REGONFLE ENCORE MON PNEU OUI !!!!! RHAAAAAAAAAA. !!!!!!

Après un nouvel hérisson croisé, et le suivi de lisière des hauts d’Elan, je reprendrai la route de Balaives-et-Butz pour regagner la principauté de Flize par la route où je me satisferai enfin de 62kms parcourus et d’une bonne Kwak pression.
Le Vélo Tout Terrain prend parfois tout son sens après coups.

3 thoughts on “Ils chauffent Marcels

  1. Pépère

    A rentrer tard comme ça tu dois faire attention à ne pas rencontrer des gens qui prennent encore le Messie pour une lanterne.. Bises

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