Je quitte la maison, il est à peine 7h00. Je prends la direction du NOOOORD, Maroilles plus particulièrement pour une randonnée qui porte un nom qui me fait baver d’avance : L’enfer vert. Après une route sans encombre, je suis sur place vers 8h20. Il y a des voitures stationnée partout, mais les entreprises locales ont ouvert leurs parkings ce qui me permet de trouver une place sans difficulté. Le thermomètre de la voiture est nul. Non qu’il ait de mauvaises notes à l’école mais il annonce 0°. Je garde le cuissard siglé du cochon sauvage, mais enfile les Dim-Up.
Il me faut récupérer ma plaque. Enfin un espèce de morceau de papier qui s’avère être un dossard que je dois mettre sur le devant de ma monture. Finalement je fais comme la grosse Lulu et glisse le bifton dans mon bas. Il est 8h45 je suis chaud comme la braise. Le départ n’est prévu qu’à partir de 9h00 pour le grand parcours et 9h30 pour les plus petits. Mais je vois des vététistes se diriger vers le parcours. Certains, le teint rougeot et la bedaine prohéminente, ne doivent pas partir sur 56kms, je décide donc de faire un départ anticipé et m’élance.
Le début du parcours se fait sur la route, normal il faut quitter la ville. Rapidement nous entrons dans la forêt. Ca roule vraiment pas vite devant malgré un parcours facile. Dés que je peux je mets tout à droite. Je double beaucoup de monde. Les frites au blanc de boeuf ca n’aide pas à avancer en VTT. Heureusement les chemins sont assez larges. Rapidement les parcours se sont séparés. Il ne reste que les grands : 38 et 56. Le parcours est surtout fait de grandes lignes droites en sous bois. Une première du grand parcours me fait découvrir un single sympa, tournant juste ce qu’il faut pour pouvoir garder une moyenne proche de 20km/h. Je rejoins rapidement le parcours plus court pour quelques kilomètres. Nouvelle séparation cette fois ce n’est plus le même terrain ca colle grave. Je suis obligé de metttre les watts afin de passer dans la boue. Ca commence à devenir galère car plus de la moitié des vététistes sont à pieds. Le problème ce n’est pas le terrain mais les autres…
Après 18 kilomètres, juste après être sorti du bois, j’arrive au premier ravitaillement. Je n’y passe que quelques minutes, juste le temps de manger un pain au lait et d’ingurgiter deux verres de boisson américaine…
Bientôt nous rentrons de nouveau dans un bois. Ca colle de plus en plus ! Les cuisses me chauffent un peu mais je me sens bien. Je décide de me réserver pour faire les dix derniers kilomètres à fond et me cramer les cuisses. Nous sortons du bois pour un peu de route. On se croirait au tour de France car un organisateur me tend une bouteille d’eau je la prends au vol ne voulant pas baisser ma moyenne qui est déja en chute libre… je suis passé sous les 18kms/h. Je bois quelques gorgées et je ne sais plus quoi faire de ma bouteille. Je suis obligé de m’arrêter pour la ranger dans ma poche. Le parcours de 28 nous rejoint juste avant que nous rejoignons un chemin de halage. La file de vététistes est impressionnante. Mais ca ne roule pas trés vite. De nouveau je mets à droite mais je me calme rapidement car on a le vent en pleine face. Je remets quelques dents et zigzague entre les VTT. Sorti de la trace ca glisse. Un vététiste devant moi tombe dans le fossé. Heureusement de l’autre coté c’était le canal. Après presque 8 kilomètres de canal je suis moitié cuit, mais j’ai doublé au moins 100 congénères. Nous entrons dans Landrecies où se trouve le second ravitaillement. Je ne prends que deux petits bouts de pain avec du maroilles et tente une soupe. Beurk ! Elle était servi par des militaires de 45. Elle doit dater de la seconde guerre mondiale. J’en bois quand même moitié, secoue mon vélo pour faire tomber deux kilos de boue et je repars.
Un petit tour en ville, un grand chemin et… retour sur le bord du canal ! Pffff ! Je remets tout à droite et recommence mon slalom. On traverse le canal avant d’entrer dans un petit bois. Là c’est l’apocalypse ! Les vététistes sont soit à pied soit vautrès dans la fange. Je remonte trois pignons et tire tout droit jusqu’à ce que deux belettes à pied en train de discuter m’obligent à poser pied à terre. GRRRRR ! A mon GPS il me reste une bonne quinzaine de kilomètres mais le doute m’habite rapidement quand le parcours de 12 kilomètres nous rejoint. Après quatre kilomètres nous entrons dans Maroilles, la sonorisation joue du Pierre Perret. Nous gravissons à pied un escalier glissant. Après la traversée d’une pelouse bien grasse nous arrivons au pied du seul passage qui peut porter le nom de montée. Beaucoup de vététistes sont à pied. Ca râle un peu car je vais trop vite me tirant la bourre avec un compagnon de route. Cette fois s’en est fini. Le dernier ravitallement est en fait à l’arrivée. On se croirait la samedi soir à Flunch quand la serveuse ramène un plat de frites. Ca bouscule un peu. On me donne un ticket pour une bière, une Pom’Pote et quelques barres de céréales. Je bois un coca et me dirige vers le stand flammiche. Deux morceaux plus tard je décide d’aller prendre ma bière. M.. j’ai perdu le ticket. Il est 11h50 et je n’ai fais QUE 46 kilomètres. Pas envie de repartir de suite. Je décide donc de faire le 12. Après 5 kilomètres de route je rejoins mon ancienne trace. Cette fois je sais à quoi m’attendre j’appuie donc sur les pédales de toutes mes forces. Je trouve un bargeot avec qui me tirer la bourre sur ses derniers kilomètres. Deux ou trois bidochons nous apostrophent » C’est pas une course hein billoute ! » Merci Dany Boon, grace à toi j’ai compris.
Une nouvelle part de flammiche et je vais me changer avant de distribuer les 600 flyers que j’ai en ma possession… J’ai l’impression d’avoir passé plus de temps à discuter et à faire de la pub que du VTT.
* Extrait de la pièce « Huit clos » de Jean-Paul SARTRE